L’ostéoarthrose et votre chien

L'ostéoarthrose (OA) est une maladie dégénérative qui atteint une ou plusieurs articulations. 

La condition est dite « primaire » lorsqu'il n'y a pas de facteur prédisposant, tandis qu'elle est dite « secondaire » lorsqu'il y en a un.

Dans le premier cas, l'OA se développe suite au vieillissement et à l'usure de l'articulation. Dans le deuxième cas, qui se produit plus fréquemment, l'articulation se détériore à cause d'une instabilité qui y est présente.

Cette instabilité survient suite à un traumatisme ou à des changements, progressifs ou non, au niveau des structures internes de l'articulation (rupture d'un ligament croisé, luxation de rotule, dysplasie de la hanche, lésions au niveau des ménisques, etc.).

Cette instabilité cause de l'inflammation qui entraine des changements progressifs dans la structure et la fonction de l'articulation.

Le traitement de l’OA n’est malheureusement pas curatif mais palliatif. Cependant, il est possible de retarder la progression des changements dégénératifs et de soulager la douleur ressentie par l'animal.

Le traitement couvre 4 aspects principaux : 

• L'atteinte et le maintien d'un poids idéal;
• La réhabilitation physique et les exercices;
• L'environnement de l'animal;
• La thérapie pharmacologique.

En perdant du poids, l'animal trop gras ou obèse verra la charge portée par ses articulations diminuer, ce qui réduira l'inconfort et la progression des dommages articulaires.

À l'opposé, en augmentant sa masse musculaire, un animal trop maigre sera en mesure de mieux supporter son poids et, encore une fois, d'alléger la charge sur ses articulations.

De plus, étant donné que les muscles absorbent les chocs transmis aux articulations, les renforcer peut aider à protéger celles-ci.

Les exercices thérapeutiques sont bénéfiques pour l'animal souffrant d'OA non seulement parce qu'ils lui permettent d'atteindre son poids idéal, mais aussi parce qu'ils augmentent la mobilité des articulations et en réduisent l'inflammation.

De plus, les exercices à impact modéré stimulent la production de cartilage et la diffusion des nutriments dans l'articulation, et peuvent même augmenter la production d'endorphines, des analgésiques naturels.

Les programmes d'exercices devaient être personnalisés et adaptés selon la condition et les préférences de chaque animal. En effet, un programme inadéquat peut agraver l'état des articulations et accélérer leur dégénérescence.

Il est important d'être constant dans la quantité d'exercices que l'on fait faire au chien. Par exemple, il faut éviter qu'il en fasse beaucoup la fin de semaine et très peu la semaine. 

Également, il est préférable qu'il fasse de l'exercice souvent et pendant des courtes périodes plutôt que peu souvent et pendant de longues périodes.

De plus, il faut éviter les exercices à fort impact sur les articulations tels que les courses sur l'asphalte ou les jeux qui entraînent des départs et des arrêts brusques. 

Finalement, un chien souffrant d'OA qui est dans une phase de douleur aigue ne devrait pas être forcé à faire de l'exercice ou à jouer avec les autres chiens, car il pourrait se blesser ou agraver l'inflammation dans ses articulations.

Dans le cas où l'animal souffre d'OA modérée à sévère, il est bénéfique de modifier son environnement.

D'abord, s'il vit à l'extérieur, il devrait être rentré à l'intérieur parce que l’humidité et le froid empirent les symptômes de l’OA. 

Il est important de lui fournir un lit moelleux pour se reposer ainsi qu'une couverture chauffante, placée sous lui et en dessous d'une couverture ordinaire (pour éviter les brulures), afin de diminuer ses raideurs matinales.

Pour minimiser le risque de chutes sur les planchers glissants, on peut lui mettre des bottes ou modifier le recouvrement du sol.

Pour la même raison, il est aussi conseillé d'éviter les escaliers.

Afin de ralentir la progression de l'OA et de minimiser ses effets à long terme, il est important d'identifier et de corriger, si possible, la cause sous-jacente lorsqu'il y en a une.

Au cours du temps, les périodes d'exacerbation et d'amélioration de l'OA alternent les unes avec les autres. Comme il a été indiqué précédemment, il est important de ne pas forcer les chiens à faire de l'exercice pendant les périodes d'aggravation de l'OA.

Il faut se souvenir que puisque l'OA est une condition dégénérative progressive et irréversible, les différentes modalités de traitement devront être instaurées et maintenues pendant toute la vie de l'animal. Si la réhabilitation est interrompue, alors tous les bénéfices gagnés en cours de traitement seront perdus.

Voici quelques symptômes fréquemment démontrés par l'animal souffrant d’ostéoarthrose. 

Celui-ci peut:

Avoir de la difficulté à se lever; 
Passer plus de temps couché ou à se reposer; 
Présenter des raideurs suite à un exercice; 
Être réticent à faire de l’exercice aussi longtemps qu'avant; 
Avoir de la difficulté à monter les escaliers, sur les meubles ou dans la voiture; 
Boiter; 
Avoir de la difficulté à marcher, à courir ou à sauter; 
Changer sa posture (se tenir le dos arqué ou voûté, garder sa tête basse, avoir les oreilles pendantes, etc.); 
Avoir moins d’appétit ou s’intéresser moins à sa nourriture; 
Devenir agressif ou être tendu lorsqu'il est touché; 
Se cacher alors qu’il n’avait pas l’habitude de le faire; 
Perdre de l'intérêt pour ses jouets ou pour les jeux; 
Ne plus accueillir son maître avec enthousiasme à son arrivée à la maison; 
S’accroupir pour uriner au lieu de lever la patte (si c'est un mâle);
Trembler en s'accroupissant pour faire ses besoins (si c'est une femelle). 

Les premiers changements impliquent une perte de protéoglycan, une molécule faisant partie de la composition du cartilage articulaire, qui accélère la destruction de ce dernier et ralentit sa regénération.

Par la suite, la capsule articulaire (enveloppe fibreuse épaisse entourant et protégeant l'articulation) s'amincit et la composition et la quantité de liquide synovial (liquide présent dans l'articulation qui la lubrifie et la nourrit) changent.

En réponse à tous ces changements, l'os situé sous le cartilage se remodèle de façon anormale. On voit alors apparaître des ostéophytes (projections osseuses) sur le bord des articulations qui, à leur tour, perpétuent les changements articulaires.

S'ensuit alors un cercle vicieux de douleur et de perte de fonction et de protection articulaire. À la longue, l'amplitude de mouvements de l'articulation diminue.

Les changements observés sont alors irréversibles.

La thérapie pharmacologique inclue principalement les anti-inflammatoires et les neutraceutiques.

Les anti-inflammatoires sont essentiels pendant les phases de douleur aigue. 

Bien que le mécanisme d'action des neutraceutiques soit encore méconnu, les essais cliniques ont démontré que la plupart d'entre eux semblent aider les animaux atteints d'OA. Ce ne sont pas des médicaments comme tels : ils devraient plutôt être considérés comme étant des nutriments supportant la structure normale de l'articulation.

Ils ne devraient pas être utilisés seuls pour traiter l'OA.