Intoxication à l'éthylène glycol
L’éthylène glycol, surtout présent dans l’antigel, est très toxique pour les chats. Son goût sucré en fait une substance très appétissante pour eux. Il ne suffit que d’une petite quantité ingérée pour entraîner la mort de l’animal. Les symptômes apparaissent rapidement parce que l’éthylène glycol est rapidement absorbé après l’ingestion. Leur apparition passe typiquement par trois stades. Le premier survient de 30 minutes à 12 heures après l’ingestion et est caractérisé par de la dépression, de l’incoordination, une démarche chancelante ainsi qu’une augmentation de la respiration. Des vomissements sont aussi fréquents. Ils peuvent aussi mourir en moins de 9 heures. Plusieurs animaux semblent s’améliorer temporairement, puis détériorer rapidement par la suite. Le deuxième stade se manifeste de 12 à 24 heures après l’ingestion et représente l’atteinte cardiaque et pulmonaire. On observera alors une augmentation des fréquences cardiaque et respiratoire. 24 à 72 heures après l’ingestion, le troisième stade fait son apparition et reflète la défaillance rénale aiguë. Celui-ci peut toutefois apparaître aussi tôt que 12 heures après l’ingestion. Les symptômes observés sont une perte d’appétit, des vomissements, une salivation excessive, des ulcères buccaux ainsi qu’une diminution de la production d’urine. Il est à noter que la progression de la maladie n’est pas toujours aussi prévisible.
Mis à part l’histoire d’ingestion d’antigel ainsi que les symptômes rapportés par le propriétaire, des tests de laboratoire peuvent être effectués afin de préciser le diagnostic. Des tests sanguins démontrent habituellement une acidose métabolique ainsi que l’atteinte rénale et d’autres changements non-spécifiques. Dans l’urine, il est possible d’observer un certain type de cristaux qui se forment de 3 à 6 heures après l’ingestion. Il existe aussi des tests servant à détecter le niveau d’éthylène glycol dans le sang. Certaines solutions d’antigel contiennent des composés fluorescents et à l’aide d’une lampe à ultra-violet, il est parfois possible d’observer de la fluorescence dans la gueule, les vomissements et l’urine de l’animal.
Il est impératif de consulter le plus rapidement possible dès que l’on croit que le chat a ingéré de l’antigel. Lorsque moins de 4 heures se sont écoulées depuis l’ingestion et qu’il ne démontre aucun symptôme, on peut essayer de le faire vomir et lui administrer un produit qui tentera d’empêcher l’absorption intestinale de l’antigel. Il existe également un antidote spécifique à l’éthylène glycol qui sera administré par voie intraveineuse. Celui-ci sera plus efficace si l’antigel a été ingéré moins de 18 heures auparavant. D’autres traitements non-spécifiques devront être administrés en même temps afin de supporter l’animal : des solutés intraveineux serviront à corriger la déshydratation, à prévenir la baisse de perfusion des organes et à favoriser l’excrétion rénale de l’éthylène glycol. En plus des solutés, d’autres médicaments peuvent être nécessaires afin d’améliorer la production d’urine, de corriger l’acidose métabolique ainsi que la baisse de calcium sanguin (si l’hypocalcémie entraîne des symptômes). On peut avoir recours à l’hémodialyse ou la dialyse péritonéale pour les cas sévères de défaillance rénale.
Lorsque le chat est traité avec l’antidote moins de 3 heures après l’ingestion, le pronostic est bon. Par contre, le pronostic est pauvre lorsqu’il y a développement d’insuffisance rénale.
BIBLIOGRAPHIE :
Luiz, JA et Heseltine, J. Five common toxins ingested by dogs and cats. Compendium on Continuing Education for Veterinarians 2008: 30: 578-587.